FROM THE ARCHIVES: REPORTAGE DE LA PLAGE, 23 AVRIL 1999

En Californie, le printemps n’existe pas.  Entre l’hiver et l’été,
l’année souffre une crise d’identité.  Les jours sont entrés dans une
folie d’oscillation entre une chaleur luxurieuse et une mélancholie
d’automne, brouillée par les nuages.

On a l’impression d’habiter un film assemblé par un monteur derangé,
sous la direction d’un metteur en scène dément.  Votre rôle dans la
drame est morcelé.  Quelquefois on parle Anglais, quelquefois on parle
Francais.  Quelquefois, la mer parle dans la voix d’une femme — et
alors l’ocean interromps le discours tendre dans la voix d’un homme.

On a l’envie des longeurs de la saison d’été, monotone et stupide, mais
fixée, lorsque elle vous dirai “Cowabunga, dude!” et on repondra avec
le sourire d’un idiot.